Pour un financement européen des organisations féministes
English version below
Depuis plusieurs années, nous assistons à un recul dans le monde entier sur les droits des femmes, filles, adolescentes et personnes LGBTQIA+ ; ainsi qu’à la montée de mouvements anti-droits et anti-choix. Face à ce contexte de « backlash » dans le monde, l’Union européenne (UE) doit faire de l’égalité de genre, sa priorité.
S’il n’existe pas de réelle politique étrangère européenne féministe, l’UE a déjà élaboré trois stratégies majeures visant à intégrer le genre dans toutes ses politiques, internes et externes. Le troisième plan d’action en matière de genre, fixe l’engagement que 85 % de toutes les nouvelles actions entreprises dans le cadre des relations extérieures contribueront à l’égalité de genre et à l’autonomisation des femmes d’ici 2025. Des objectifs qui ne peuvent aujourd’hui être pleinement efficaces sans concevoir un réel soutien technique et financier aux OSC féministes issues des pays partenaires de l’UE qui restent largement sous-financées quand bien même elles représentent le fer de lance de l’égalité.
Selon les données de l’OCDE de juin 2022, le soutien aux organisations locales de défense des droits des femmes et aux institutions de promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes n’a représenté que 1,4 % de l’ensemble de l’aide axée sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde. Les financements internationaux étant bien souvent inaccessibles et peu adaptés aux contraintes et besoins des organisations féministes locales.
Pour répondre à ces défis et au manque de financement des organisations féministes locales, l’UE doit significativement accroître et adapter son soutien financier et technique à ces organisations. À l’instar de l’initiative française du Fonds de soutien aux organisations féministes, Coordination SUD appelle l’UE à développer des instruments de financements dédiés à ces organisations.
English version available
The past several years have seen a worldwide setback in the rights of women, young and teenage girls, and LGBTQIA+ persons, as well as a rise in anti-rights and anti-choice movements. Faced with such backlash around the world, the European Union (EU) must make gender equality its priority.
While no real feminist EU foreign policy exists, many individual European countries have, like France, adopted feminist foreign policies. The EU has already developed three major strategies to mainstream gender into all its internal and external policies. Its third gender action plan (GAP III) undertakes that, by 2025, 85% of all new external relations actions should contribute to gender equality and the empowerment of women. However, at present, these objectives cannot be fully effective without developing real technical and financial support in EU partner countries for feminist civil society organisations (CSOs), which remain largely underfunded despite being the vanguard on work towards equality.
According to OECD data from June 2022, support for local women’s rights organisations and gender equality institutions accounted for just 1.4% of all gender equality aid worldwide. International funding is often not available, and the way international aid works is not adapted to the needs of local feminist organisations.
To respond to these challenges and to the lack of funding for local feminist organisations, the EU must significantly increase and adapt its financial and technical support to these organisations. Coordination SUD calls on the EU to develop dedicated funding instruments for local feminist CSOs along the lines of the French Support Fund for Feminist Organizations.