Réunion thématique Agroécologie, politiques publiques et différenciation socioéconomique au Sri Lanka
Réunion thématique : Agroécologie, politiques publiques et différenciation socioéconomique au Sri Lanka
Lundi 16 décembre 2024 18h30 – 20H30
Inscription obligatoire (gratuite) : agter@agter.org
En ligne sur Zoom | En présentiel : 38, rue Saint Sabin, Paris
Intervenant :
Olivier Ducourtieux
Enseignant-chercheur UFR Agriculture comparée et développement agricole, AgroParisTech, UMR Prodig
En avril 2021, le Président du Sri Lanka bannit l’importation d’engrais et de pesticides dans le pays pour un passage immédiat à l’agriculture biologique. Cette transition agroécologique accélérée, non préparée, s’avère un échec : la production agricole nationale chute drastiquement et la faim réapparaît dans un pays pourtant marqué par une croissance économique rapide depuis la fin de la guerre civile en 2009 et jusqu’en 2020. L’interdiction est levée en moins de six mois, mais la crise économique perdure en 2024.
Cet échec conforte partout dans le monde, les médias et les politiques, critiques de la transition agroécologique, présentée comme une utopie, voire comme un péril dictatorial.
Il convient cependant de déconstruire ce discours en étudiant plus précisément l’expérience sri-lankaise, sur la base de l’étude des dynamiques agraires de la région rizicole de Batticoloa (Eastern Province) :
- L’interdiction des intrants en 2021 n’était pas une initiative en faveur de la transition agroécologique, mais juste une mesure désespérée pour contrer l’explosion des déficits de la balance des paiements courants et de l’État suite à l’effondrement du tourisme en 2019 (attentats) et 2020-2021 (pandémie Covid-19).
- La structure foncière du pays, très inégalitaire, et le modèle de « révolution verte » promut par l’État font que les propriétaires n’ont pas intérêt à investir dans la transition agroécologique tandis que la majorité de la population – les tenanciers précaires et les journaliers – n’a ni les moyens, ni le pouvoir d’y participer.
L’étude de cas de Batticaloa montre que la transition agroécologique n’est pas seulement une question de techniques et de pratiques agricoles, mais aussi – et peut-être surtout – une question de cadre social d’accès aux ressources (terre, eau, travail) et de redistribution de la redistribution de la valeur ajoutée.
L’UFR Agriculture comparée d’AgroParisTech a mené cette recherche en 2023, sur un financement de l’AFD
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