30 ans au service de la solidarité|Témoignage de Manuele Derolez, ancienne déléguée générale du CCFD Terres Solidaires
Dans le cadre de l’anniversaire des 30 ans de Coordination SUD en 2024, chaque mois nous donnons la parole à une personnalité qui s’est investie au sein de notre collectif. Ce mois-ci, la parole est donnée à Manuele Derolez, membre du Conseil d’administration de Coordination SUD de 2020 à 2023, alors déléguée générale du CCFD Terres Solidaires.
4 questions à Manuele Derolez
Que pensez-vous que Coordination SUD a apporté à la solidarité internationale ces 30 dernières années?
Manuele Derolez: « Coordination SUD a permis à l’ensemble du secteur de la solidarité Internationale de se coordonner et ainsi d’être plus fort. Par-delà les diverses sensibilités, les organisations ont appris à se connaitre, à s’organiser ensemble pour identifier leurs besoins et faire entendre leurs voix auprès des pouvoirs publics.
Grâce à Coordination SUD, il est possible de dépasser les chapelles et les visions différentes pour construire une vision commune de la Solidarité Internationale et porter un projet politique commun.
Par ses propositions de formations, de soutien aux organisations, Coordination SUD a aussi permis au secteur de se professionnaliser et de mieux répondre à sa mission.»
Quel est le moment le plus marquant que vous avez vécu dans votre engagement avec Coordination SUD?
MD : «Il y en a eu plusieurs:
À l’interne, la réflexion commune pour travailler le plan stratégique était un bel exercice de participation et de co-construction.
Mais j’ai aussi mesuré l’enjeu de Coordination SUD pour réagir face aux décisions des pouvoirs publics sur les mesures LBC-FT, sur la crise Sahel par exemple. Même si ces combats étaient difficiles, nous étions unis et capables de porter une même parole. Nous pouvions en ce sens démontrer la force du collectif.»
CSUD: Quel est le défi principal que devrait relever Coordination SUD ces prochaines années selon vous?
MD : «Dans un monde traversé par des crises multiples, la solidarité internationale sera toujours un enjeu majeur mais risque aussi d’être menacé par la tentation du repli sur soi, de politiques nationales, et de non prise en compte des corps intermédiaires. Devant ces risques, l’enjeu pour Coordination SUD sera de maintenir et renforcer son unité et de porter une parole politique forte et crédible face aux enjeux du monde.
Je pense aussi que le secteur de la solidarité internationale doit renforcer ses liens avec tous les acteurs et actrices de la société civile française en France et en Europe, condition pour répondre aux défis d’un monde interdépendant.
Je pense enfin et surtout que nous devons soutenir les espaces de coordination et de plaidoyer des sociétés civiles des différents pays du monde pour construire ensemble des alternatives et les porter ensemble dans les débats publics.»
Comment voyez-vous Coordination SUD dans 10 ans?
MD : «J’espère toujours là, unis, reliés et capable d’ouvrir les voies d’un monde solidaire.»
Agenda
Publications & documents
Consultez les publications en ligne.