Introduction et contexte

La Wildlife Conservation Society (WCS) sauve la vie sauvage et les lieux sauvages dans le monde entier par le biais de la science, de l’action de conservation, de l’éducation et en incitant les gens à apprécier la nature. Nous envisageons un monde où la vie sauvage prospère dans des terres et des mers saines, valorisée par des sociétés qui acceptent la diversité et l’intégrité de la vie sur terre et en tirent profit. L’objectif de WCS est de conserver les plus grands espaces sauvages du monde dans 14 régions prioritaires, qui abritent plus de 50% de la biodiversité mondiale.

Depuis près de 30 ans, le plus grand programme national de WCS en République du Congo protège des espaces sauvages qui assurent la subsistance des populations locales, protègent les ressources naturelles et atténuent le changement climatique mondial. WCS Congo est le principal partenaire du gouvernement en matière de conservation, aidant le ministère de l’Économie forestière (MEF) à gérer la faune et son habitat dans plusieurs parcs nationaux, réserves et zones tampons d’aires protégées du pays.

Le parc national de Nouabalé-Ndoki (PNNN) couvre plus de 4 000 kilomètres carrés de forêt pluviale de plaine contiguë dans le nord de la République du Congo. Il s’agit sans doute du meilleur exemple d’écosystème forestier encore intact dans le bassin du Congo. Le parc n’a jamais été exploité, ne contient aucune route à l’intérieur de ses frontières et protège encore des populations d’animaux sauvages dans son intérieur qui n’ont eu que peu ou pas de contact avec l’homme.

Créé en 1993, le parc et sa zone tampon ont bénéficié de plus de 25 ans de gestion collaborative entre le gouvernement congolais et WCS pour émerger comme l’une des aires protégées les plus cruciales pour la conservation de la faune sauvage en Afrique centrale. En octobre 2014, WCS a signé un accord de coopération avec le MEF, créant la Fondation Nouabalé-Ndoki (FNN), un partenariat public-privé qui assurera la gestion et le financement à long terme du parc.

Les forêts tropicales humides comptent parmi les écosystèmes les plus riches en biodiversité de la planète et fournissent des services écosystémiques fondamentaux à l’échelle mondiale. L’évaluation de la structure et de la composition des forêts, et le suivi de l’évolution de ces variables dans le temps, sont nécessaires pour comprendre la dynamique forestière et la biodiversité à long terme, ainsi que les impacts potentiels du changement climatique sur ce système.

Six parcelles de végétation d’un hectare ont été mises en place et surveillées dans le PNNN précédemment, dans le cadre du programme TEAM (Tropical Ecology Assessment and Monitoring Network)[1]. Ces parcelles ont été recensées pour la dernière fois en 2017. L’unité de biosurveillance du PNNN prévoit de relancer la surveillance à long terme de ces parcelles de végétation permanente situées dans le PNNN afin d’évaluer la dynamique et la biodiversité des forêts, ainsi que les effets du changement climatique sur les écosystèmes forestiers représentés dans le PNNN. Ce travail fournira également les données nécessaires pour calibrer et valider les évaluations par télédétection de la biomasse et de la séquestration du carbone à l’échelle du paysage de Ndoki-Likouala. En collectant et en analysant systématiquement les données sur des périodes prolongées, ce programme de surveillance permettra d’obtenir des informations essentielles pour les stratégies de conservation, les décisions de gestion et les pratiques de gestion durable dans les régions de forêts tropicales humides du bassin du Congo.

Objectifs et produits livrables :

Les principaux objectifs de ce programme de biosurveillance sont d’évaluer les changements dans la composition et la structure des forêts et, en fin de compte, d’évaluer les impacts à long terme du changement climatique sur la dynamique et la biodiversité des forêts tropicales humides. Pour atteindre ces objectifs et en s’appuyant sur les travaux précédemment réalisés dans le PNNN dans le cadre du programme TEAM, un suivi régulier à long terme des parcelles de végétation dans le PNNN est envisagé.

Les objectifs à court terme sont les suivants

• Ré-établir et rééchantillonner six parcelles permanentes de végétation d’un hectare qui ont été mises en place dans le PNNN dans le cadre du programme TEAM.
• Sur la base des protocoles TEAM, produire un flux de travail complet pour la surveillance à long terme, à partir de la collecte de données, des protocoles de validation des données et des protocoles de sauvegarde/stockage des données, de la validation et du stockage.
• Former une équipe d’assistants de recherche spécialisés pour collecter et valider les données des placettes de végétation.
• Collecter des données normalisées sur la composition et la structure de la végétation et continuer à le faire périodiquement.

Nous recherchons le soutien d’un/e consultant/e pour nous aider à rétablir la surveillance à long terme des parcelles de végétation, ainsi que la collecte de données et les protocoles de validation des données.

Les livrables attendus sont les suivants :

• En coordination avec les responsables de la recherche, définir les protocoles de collecte et de validation des données.
• Former le personnel de recherche du NNNP à la collecte de données et aux protocoles de validation des données.
• Superviser la première revisite des parcelles de végétation TEAM existantes dans le PNNN, afin de recenser les six parcelles d’un hectare et de valider la capacité de l’équipe de recherche formée.
• Supervision et validation de la saisie des données à l’aide de la structure de données fournie par les responsables de la recherche.
• Rapport final, comprenant le rapport des activités de formation et de terrain, les protocoles de collecte de données, l’ensemble des données propres et validées du premier recensement (y compris les données spatiales).

Ces résultats permettront à l’équipe de recherche du PNNN de poursuivre la surveillance à long terme des parcelles.

Niveau d’effort de l’activité totale : L’activité devrait idéalement comprendre six semaines de travail sur le terrain, une semaine de travail avant la visite sur le terrain et une semaine de travail après la visite sur le terrain.

Calendrier proposé pour l’activité : Deuxième semestre 2024

Expertise et qualifications requises :

• Expérience avérée de l’établissement de parcelles d’échantillonnage permanentes de la végétation.
• Expérience avérée de la gestion de grands ensembles de données.
• Expérience avérée dans la conduite de travaux de terrain dans les forêts tropicales humides d’Afrique centrale.
• Connaissance et compréhension de la structure des données ForestPlots[2].
• Maîtrise du français (écrit et oral)

Soumission d’intérêt

La proposition technique doit démontrer l’expertise du candidat en matière d’établissement de parcelles pour le suivi de la dynamique forestière, de gestion des données, ainsi que son expérience en matière de mentorat et d’accompagnement des praticiens de terrain dans la mise en œuvre de protocoles scientifiques pour la collecte et la validation des données. La proposition doit fournir une méthodologie et une approche technique détaillées (max. 5 pages) , CV du personnel clé, inclure trois références professionnelles, présenter une offre financière, y compris les frais de voyage international (le cas échéant), et inclure une lettre de présentation.

Le transport national ainsi que l’hébergement local seront assurés par WCS Congo.

Les offres seront soumises à wcscongobrazza@wcs.org et copie coller vestienne@wcs.org avant le 31 juillet 2024.

[1] The Tropical Ecology, Assessment and Monitoring (TEAM) Network: An early warning system for tropical rain forests – ScienceDirect

[2] https://forestplots.net/