Evaluation finale du projet PASA_RC en Mauriatanie

I-                  Glossaire

AFD : Agence Française de Développement, co-financeur du projet
AGR  : activités génératrices de revenus
BC : banque de céréale, initiative communautaire pour le stockage et la gestion des céréales
Brakna Sud : zone géographique cible du PASA_RC
Caritas Mauritanie ou CM : ONG en charge de la mise en œuvre du PASA_RC
GIE : groupement d’intérêt économique
CECI : communauté d’épargne et de crédit interne
MDR : Ministère du développement rural
ME : Ministère de l’environnement
OPA : organisation de producteurs agricoles, groupes locaux d’agriculteurs impliqués dans le PASA_RC
OSC : organisation de la société civile
PADB : Projet d’Appui au Développement du Brakna Sud, projet antérieur au PASA
PASA : Projet d’Appui à la Sécurité Alimentaire, projet antérieur au PASA_RC
PASA_RC ou PASARC : Projet d’Appui à la Sécurité Alimentaire et à la Résilience au Changement climatique
PDC : Plan de Développement Communal
SCCF ou SC-CF : Secours Catholique-Caritas France, co-financeur du projet et appui technique
UE : Union Européenne, co-financeur du projet

II-                Contexte du projet

Depuis sa fondation en 1972, Caritas Mauritanie s’engage activement en Mauritanie, bénéficiant de la reconnaissance des autorités locales pour ses efforts visant à améliorer les conditions de vie des populations démunies. Elle s’est donnée pour mission fondamentale de diminuer les disparités sociales et de combattre la pauvreté, afin de construire un monde plus équitable où chaque individu peut réaliser son plein potentiel et vivre dans la dignité. Ses initiatives sont spécifiquement orientées vers les communautés les plus vulnérables, indépendamment de leur origine ethnique, nationalité ou croyance, aspirant à l’épanouissement et à l’autonomisation des individus et des groupes. Caritas Mauritanie accorde une importance capitale à l’inclusion des jeunes et des femmes dans tous ses projets.

L’organisation a vu le jour au moment des importantes sécheresses des années 70, se focalisant initialement sur le développement rural et la sécurité alimentaire. Cette orientation lui a permis d’acquérir une solide expérience de plus de quatre décennies dans ce domaine. Caritas Mauritanie s’est continuellement efforcée d’accroître la capacité de résilience des communautés face aux défis touchant principalement les populations vulnérables, surtout dans le sud du pays.

Depuis une décennie, Caritas Mauritanie est active dans la région de Brakna à travers son bureau de Boghé, bénéficiant du soutien du Secours Catholique. Elle a successivement mis en œuvre deux projets significatifs : le PADB (Projet d’Appui au Développement du Brakna Sud) de 2008 à 2012, financé par l’UE, suivi du PASA (Projet d’Appui à la Sécurité Alimentaire) de 2014 à 2018, avec l’appui financier de l’AFD. Ces projets ont facilité la mise en place et le renforcement d’environ quarante organisations de producteurs agricoles dans divers domaines et ont contribué à la création de cinq banques de céréales, visant à garantir la sécurité alimentaire durant les périodes critiques.

Dans le cadre du nouveau projet nommé « Projet d’Appui à la Sécurité Alimentaire et la Résilience au Changement Climatique (PASA_RC) », cofinancé par l’UE et l’AFD pour une durée de quatre ans (2019-2023) avec une prolongation exceptionnelle jusqu’en juillet 2024, l’objectif est d’évoluer d’un soutien local et individuel vers une structuration plus globale en faitières et en filière, tout en continuant d’assurer un accompagnement de proximité.

Ce projet vise à adresser les défis majeurs de la sécurité alimentaire et de la résilience face au changement climatique dans la région du Brakna Sud, Mauritanie. Conçu dans une perspective de développement concerté et intégré, ce projet ambitionne de réduire significativement l’insécurité alimentaire, d’augmenter la production agricole et les revenus des ménages, de réduire la vulnérabilité aux aléas climatiques, et d’accroître la couverture végétale pour lutter contre l’érosion et la désertification. Ces objectifs seront atteints à travers l’amélioration de l’accès au foncier, la mise en œuvre de pratiques agricoles durables et agro écologiques, le renforcement des organisations de producteurs agricoles (OPA), et la promotion de l’entreprenariat agricole chez les jeunes.

III-             Description du projet

Objectif global : Contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la résilience climatique dans le Brakna Sud, à travers un développement concerté et intégré.

Objectif(s) spécifique(s) :  

OS 1 : Favoriser la sécurité alimentaire et un revenu décent des populations les plus vulnérables aux effets du changement climatique, à travers la structuration des OPA, et l’acquisition de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et qui améliorent la résilience au changement climatique.
Résultat 1 : Les producteurs agricoles ont progressé dans la mise en valeur des terres cultivables et dans l’adoption de pratiques agro-écologiques qui préservent les ressources productives et luttent contre la désertification
Résultat 2 : Des organisations faîtières par type de production agricole, puis des filières agricoles, sont structurées et permettent une meilleure valorisation des productions.

OS 2 : Favoriser une réflexion et une concertation entre OPA et autorités locales (à une échelle intercommunale voire départementale ou régionale) sur la gestion des ressources naturelles, ainsi que la mise en œuvre d’actions concertées de préservation de ces ressources.
Résultat 3 : Une prise de conscience de la nécessité d’une gestion concertée des ressources, à une échelle au moins intercommunale entre les OPA, les ST de l’Etat et les AL, conduit à la création et l’animation d’un espace de concertation
Résultat 4 : Grâce à l’espace de concertation, des connaissances et compétences sont partagées, des actions concertées de préservation de l’environnement sont menées

 

Groupe(s) cible(s) : 12 000 bénéficiaires directs et 30 000 bénéficiaires indirects

1/ 79 organisations de producteurs agricoles (OPA) :

  • Les 50 OPA qui étaient déjà accompagnées par le projet d’appui à la sécurité alimentaire (PASA) : 19 coopératives de riziculture irriguée (1800 producteurs), 18 Groupement d’Intérêt Economique (GIE) de décrue (2000 producteurs), 5 GIE de gestion des banques de céréales (BC) ; 8 coopératives féminines de maraîchage irrigué (1600 productrices).
  • S’y ajouteront 11 coopératives de riz et 10 de maraîchage, 3 GIE de BC, 5 GIE de jeunes.

2/ L’appui aux femmes et aux jeunes sera étendu, au-delà des OPA, à d’autres groupes : 60 communautés d’épargne et de crédit (CECI), regroupant des femmes et des jeunes organisées autour d’AGR.

3/ Les parties prenantes institutionnelles du projet :

– Les services techniques (ST) de l’Etat : le commissariat de sécurité alimentaire (CSA), la Société Nationale de développement rural (SONADER), le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), le Ministère de l’Agriculture (MA), de l’Elevage (ME).

– Les autorités locales (AL) : communautaires, communales, inspection départementale, délégation régionale.

4/ 6 à 10 OSC impliquées dans la protection de l’environnement.

5/ 5 comités de surveillance et d’exploitation des forêts, composés de jeunes, relayant les autorités locales dans leur rôle de surveillance du territoire.

IV-             Objectifs de l’étude

Cette évaluation finale est entreprise pour identifier les résultats atteints par le projet, relever les défis rencontrés durant sa mise en œuvre et réaliser une analyse comparative par rapport aux données de référence.

Les promoteurs de l’évaluation sont le Secours Catholique – Caritas France, l’Union Européenne, l’AFD et Caritas Mauritanie.

Le suivi de l’évaluation sera assuré par le Secours Catholique et Caritas Mauritanie, qui sont responsables de l’élaboration et de la validation des termes de référence, de la sélection de l’équipe d’évaluation, du suivi de la qualité du processus d’évaluation, de la validation du rapport final d’évaluation, de la diffusion des résultats, de la mise en œuvre d’un plan d’amélioration, s’il y a lieu, selon les recommandations de l’évaluation externe.

Objectif général :

Le but de cette évaluation est de faire un bilan des actions menées auprès des bénéficiaires et des groupes cibles, et d’identifier comment le projet a contribué à améliorer la sécurité alimentaire et à renforcer la résilience climatique des communautés dans la région du Brakna Sud, tout en prenant en compte l’adéquation des stratégies adoptées avec les besoins des bénéficiaires et leur alignement avec les priorités de développement régionales et nationales.

Objectifs spécifiques :

Plus précisément, il s’agit :

  1. D’apprécier le degré d’atteinte des résultats et objectifs du projet
  2. D’évaluer les interventions et l’approche utilisée dans le cadre du projet selon les critères du CAD et en lien avec les objectifs spécifiques et les résultats attendus, incluant :
    1. l’amélioration de l’accès au foncier,
    2. le renforcement des capacités des OPA,
    3. l’adoption de pratiques agricoles durables, et
    4. la promotion de l’entrepreneuriat agricole chez les jeunes.
  3. D’apprécier l’impact du projet sur les bénéficiaires et l’environnement, en identifiant les effets positifs et négatifs, directs et indirects, sur la sécurité alimentaire des ménages et leur résilience face au changement climatique.
  4. D’identifier les principaux défis, forces et faiblesses du projet, ainsi que les stratégies et partenariats établis.
  5. D’analyser les mécanismes de changement mis en place et plus spécifiquement comment et pourquoi a-t-on obtenu ces résultats, et formuler des recommandations pour les pérenniser.
  6. D’examiner la qualité du système de suivi et d’évaluation, et proposer des recommandations pour améliorer les initiatives futures.
  7. De tirer des leçons des meilleures pratiques et des réussites, particulièrement celles liées aux pratiques agro-écologiques et au changement climatique, et formuler des recommandations pour les améliorer.
  8. De voir si les recommandations de l’évaluation intermédiaire ont été mises en place et juger de l’efficacité de ces changements.
  9. D’évaluer les conséquences sur le projet liées à sa suspension.
  10. De fournir des recommandations à CM, SCCF, l’AFD et l’UE pour l’ajustement du projet et l’identification des éventuelles lacunes nécessitant un soutien financier.
  11. D’évaluer la prise en compte des thématiques transversales telles que le genre, l’environnement, le foncier et la jeunesse.
  12. D’analyser la coordination du projet en interne et les relations avec les autres partenaires (techniques, financiers, bénéficiaires, …)
  13. D’évaluer la valeur ajoutée du SCCF, autre que financière, et l’efficacité et l’efficience du partenariat entre CM et SCCF.

V-                Méthodologie d’évaluation

Après une consultation préalable des documents existants à Caritas Mauritanie et au Secours Catholique, l’approche retenue se veut participative permettant une implication de tous les acteurs avec des consultations collectives et individuelles avec les communautés villageoises, les représentants des OPA (membres de bureau de gestion), un travail de réflexion avec les équipes de Caritas Mauritanie, des entretiens avec les bénéficiaires et autres acteurs sur le terrain. Ceci en adoptant une démarche inclusive basée sur les échanges avec les bénéficiaires dans leur diversité, y compris les moins accessibles, les moins réactifs, les moins impliqués.

Il est attendu que l’évaluateur intègre au maximum l’Approche Orientée Changement, qui s’intéresse davantage à l’évolution des bénéficiaires – et acteurs – (et leurs changements) qu’aux résultats et activités menés au sens strict. Cette approche part du principe que la durabilité des acquis du projet repose sur le changement de comportement des acteurs. Elle cherche à impliquer les acteurs eux-mêmes (bénéficiaires, OPA, partenaires locaux) dans l’analyse des changements survenus ou dans la formulation des changements souhaités. Dans le cadre de cette démarche d’évaluation, il pourrait s’agir par exemple :

  • d’introduire un temps fort d’auto-évaluation par les acteurs du programme eux-mêmes
  • de questionner l’objectif du projet comme vision commune partagée par les acteurs
  • d’évaluer la mobilisation effective des groupes cibles et des bénéficiaires
  • de dégager quelques indicateurs de changement significatif à suivre régulièrement

Pour mener à bien son évaluation, l’évaluateur/trice concevra sa propre méthodologie mais pourra, à titre d’orientation, mobiliser des outils comme les focus groups, l’observation participative, les entretiens en profondeur avec les informateurs clés, les visites sur le terrain et les entretiens demi-structurés avec les services étatiques, entre autres, que l’évaluateur/trice estimera pertinents.

A la fin de la mission, le consultant présentera les résultats du travail lors d’un atelier avec les structures concernées. Cette restitution aura lieu à Boghé/Nouakchott, en présence des représentants de Caritas Mauritanie, et si possible du Secours Catholique – Caritas France. Un rapport provisoire sera ensuite remis à l’équipe du projet, au Directeur de Caritas Mauritanie et au Secours Catholique. La version définitive du rapport, à partager avec ces derniers, tiendra compte des remarques émises lors du débriefing et des retours sur la lecture du rapport provisoire.

VI-             Présentation du rapport

Conditions exigées pour la présentation du rapport d’évaluation :

  • Maximum 50 pages de rapport, annexes incluses.
  • Inclure un résumé exécutif de 5 pages maximum.
  • Le rapport sera remis en français.
  • Une présentation power point, d’un maximum de 20 diapositives, sera préparée, avec les conclusions principales et recommandations de l’évaluation.

Le rapport devra mettre en évidence la méthodologie utilisée, l’analyse de l’information recueillie, les leçons tirées et les recommandations formulées.

VII-          Profil du consultant (e)

L’évaluation sera menée par un.e ou des consultant.e.s externe.s dont le profil est le suivant :

  • Expérience prouvée en évaluation de projets et de programmes de coopération internationale ;
  • Expertise en développement rural et sécurité alimentaire, incluant la résilience au changement climatique et la gestion des ressources naturelles ;
  • Expériences en zone sahélienne et de préférence en Mauritanie ;
  • Compétences en sciences sociales, sciences économiques ou tout autre domaine lié à la sociologie ou anthropologie ;
  • Connaissances et expérience de l’approche orientée changement ;
  • Aptitude à travailler dans un environnement multiculturel et connaissance du contexte mauritanien ;
  • Maîtrise du français. La connaissance des langues vernaculaires est un plus.

VIII-       Calendrier (à titre indicatif)

  • Date limite de remise des offres complètes : 09 juin 2024
  •  Contractualisation : 17 juin 2024
  • Démarrage de l’évaluation : 1er juillet 2024
  • Remise du rapport provisoire : avant le 13 septembre 2024
  • Atelier de présentation : avant le 13 septembre 2024
  • Remise du rapport final : 1er octobre 2024
  • Durée de la mission : nous estimons la durée de l’évaluation à 30 jours dont 10 à 15 jours sur le terrain.

Le calendrier définitif de l’évaluation sera formellement précisé dans le contrat qui sera signé avec l’évaluateur/trice, ainsi que les dates de livraison des produits pour chacune des phases d’évaluation.

IX-             Documents ressources et sources d’informations

  1. Documents de projet de l’UE et de l’AFD (présentation narrative, cadre logique, budget et plan de financement) ;
  2. Rapport narratif des tranches A et B (Février 2019- Janvier 2020 ; Février 2020- Juillet 2021) ;
  3. Contrat de subvention entre le Secours Catholique – Caritas France et Caritas Mauritanie ;
  4. Planification annuelle détaillée des tranches A et B ;
  5. Rapport de l’enquête de base ;
  6. Rapports des études diagnostics thématiques réalisées au nom du projet : filière, territorial, foncier, problématique de l’emploi des jeunes,
  7. Rapports des différentes formations réalisées par les consultants externes en gestion et organisation, en connaissances des procédures de régularisation foncière, en gestion des ressources naturelle, en changement climatique, en agro écologie et approche filière.
  8. Cartes et liste des villages/communautés de la zone d’intervention du projet ;
  9. Outils de suivi/évaluation mis en place (document disponible pendant la mission) ;
  10. Document de capitalisation du PASA de l’activité Banques de céréales ;
  11. Fiches outils 2, 3 et 4 : La thématique « genre », « environnement » et « jeunesse » dans les projets, pages 73 à 86 du guide méthodologique pour le cofinancement des projets et programmes de l’AFD – 2018
  12. Fiche outil 5 : les principes d’évaluation et de capitalisation des projets, page 87 du même guide ;
  13. Rapport de l’évaluation intermédiaire ;
  14. Rapport d’audit intermédiaire ;
  15. Rapport de l’étude d’impact.

X-                Remise des offres

Seuls les consultants indépendants dûment enregistrés ou les sociétés de conseil peuvent répondre.

Il est demandé aux candidats de soumettre une proposition technique et financière, incluant les éléments suivants :

  • Une compréhension claire des lignes directrices de l’évaluation du PASARC ;
  • Un plan de travail détaillé avec un calendrier précis et une répartition des tâches spécifiques ;
  • Une proposition de budget en euros avec une ventilation détaillée des coûts. Le budget proposé devra inclure les coûts directs (honoraires, frais d’hébergement et restauration, les déplacements internationaux et locaux) ;
  • La composition de l’équipe proposée pour l’évaluation, avec les responsabilités spécifiques de chaque membre ;
  • Une lettre de motivation expliquant l’intérêt de l’évaluateur pour cette mission et ses points forts ;
  • Les CV à jour des consultants et chercheurs qui seront impliqués dans l’évaluation ;
  • Des échantillons de travaux antérieurs, notamment au moins un rapport d’enquête ou d’évaluation récente d’un projet de coopération au développement.

 

Les offres techniques et financières accompagnées des lettres de références (3 au minimum) avec intitulé de la mission « Evaluation externe intermédiaire du Projet d’Appui à la Sécurité Alimentaire et la résilience au changement climatique », doivent être adressées avant le 09/06/2024 :

par courrier électronique à :

dept.personnelappuiexterne@secours-catholique.org

 

 

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