- Énergie & Climat15 thématiques évaluées
- Genre & Climat17 thématiques évaluées
- Gouvernance et participation des femmes aux instances de décision
- Accès aux financements
- Exemplarité et leadership
- Accès à la technologie
- Intégration du genre dans les pratiques de l’AFD
- Elaboration d’une stratégie dédiée à l’égalité femmes-hommes
- Engagement : Structuration interne de la thématique genre et mise en place d’un réseau de personnes référentes genre
- Gestion des compétences et outils facilitant l’intégration du genre
- Fixation d’objectifs d’intégration du genre
- Intégration du genre - Facilité 2050
- Intégration du Genre – Adapt’Action
Comment ca marche ?
J’ai compris !- 1
Parcourez les thématiques via le menu à gauche
- 2
Découvrez la note attribuée lors de l’évaluation
- 3
Découvrez l’analyse et les recommandations ainsi que l’accès au rapport complet
Adaptation et maintenance des infrastructures
L’adaptation aux changements climatiques est l’un des deux piliers essentiels de l’Accord de Paris. Cette prise de conscience que certains impacts seront inévitables dans les prochaines décennies a été étayée par les travaux du GIEC et tous les pays sont aujourd’hui poussés à intégrer des mesures d’adaptation dans leurs politiques climatiques.
Comme tous les pans de nos économies, le secteur de l’énergie est exposé aux conditions climatiques qui viendront à la fois impacter l’offre (dégradation et baisse de rendement de certaines infrastructures impactées par les événements extrêmes) et la demande (une hausse des températures qui pourrait accentuer les besoins pour la production de froid dans les pays chauds). La prise en compte de ces facteurs extérieurs dans le montage de projets énergétiques ainsi que la maintenance des infrastructures développées sont donc des facteurs déterminants de la transition énergétique.
Plusieurs des engagements du Programme d’action d’Addis Abeda concernent la résilience des infrastructures énergétiques face aux effets des changements climatiques, comme notamment :
- l’engagement 14 : « Nous faciliterons la construction d’infrastructures durables, accessibles, résilientes et de qualité dans les pays en développement, grâce à un renforcement de l’appui technique et financier » ;
- l’engagement 34 : « Nous aiderons les municipalités et collectivités locales et en développement en particulier dans les PMA et dans les petits États insulaires en développement, à réaliser des équipements résistant aux risques et écologiquement rationnels, notamment dans les secteurs de l’énergie, des transports, de l’adduction d’eau et de l’assainissement, ainsi que des constructions durables et résistantes au moyen de matériaux locaux ».
Dans son Plan national d’adaptation aux changements climatiques, la France s’engage également à « renforcer l’action internationale de la France en matière d’adaptation au changement climatique : la mise en œuvre de la planification de l’adaptation soutenue notamment par les ministères impliqués et les acteurs sur le terrain. »
On note un effort important sur la thématique de l’adaptation aux changements climatiques. L’AFD s’est fixé des objectifs de volumes de financement dédiés à l’adaptation dans sa stratégie 2017/2022. Ces volumes ont été accrus (2 milliards d’euros sur l’année 2019) et cela se traduit dans le secteur de l’énergie, notamment via des actions pour la résilience des systèmes de production d’énergie.
L’outil Gemmes développé par l’AFD modélise les impacts des changements climatiques pour intégrer, à des scénarios économiques, les risques financiers liés au climat. La raréfaction des ressources minières est particulièrement prise en compte mais l’AFD s’intéresse également à la prise en compte de l’impact de l’augmentation des températures sur les projets comme par exemple :
- Un besoin en confort thermique accru ;
- Une transmission du courant moins efficace dans les réseaux électriques lorsque la température augmente ;
- Une analyse des vulnérabilités au cas par cas (augmentation du niveau de la mer, exposition aux ouragans, etc.).
Cependant l’AFD reste actuellement moins équipée sur la thématique de l’adaptation que sur celle de l’atténuation des changements climatiques. La dimension d’adaptation est, par ailleurs, très peu abordée dans la stratégie Transition Energétique de l’AFD. Un écart reste notamment à combler sur la partie co-bénéfices des projets en lien avec la résilience des territoires.
Enfin, la stratégie fait souvent mention du déploiement de nouvelles infrastructures énergies renouvelables mais trop peu de la réhabilitation de l’existant. Une part importante des mini-réseaux sont, par exemple, actuellement à l’arrêt pour des raisons techniques, économiques ou de gestion dans les pays d’intervention. Leur réhabilitation / réorganisation permettrait sûrement un rapport « impacts/euro investi » intéressant.
Retours terrains
L’adaptation étant souvent une problématique aux conséquences “moyen terme”, elle reste peu considérée par les organisations porteuses de projets lorsqu’elles n’y sont pas contraintes. Ces organisations porteuses de projets liés à l’énergie sont souvent concentrées sur des problématiques techniques, sociales ou de viabilité économique, sans forcément posséder les compétences pour étudier et certifier la climato-compatibilité des projets qu’elles développent.
- Le bilan carbone autant que la climato-compatibilité des projets d’accès à l’électricité off-grid restent inconnus pour les porteurs et porteuses de projets comme pour les organismes bailleurs.
- La maintenance d’infrastructures énergétiques intégrant les dernières technologies nécessite des compétences techniques pointues, rarement possédées instinctivement sur le terrain. Une prise en compte de cette barrière est nécessaire, tout comme la disponibilité locale des pièces de rechange.
- Les nombreux projets pilotes nécessitant le développement et la maintenance long terme d’infrastructures énergétiques sont souvent gérés localement (modèles de gouvernance locaux). Les gestionnaires ont souvent des capacités techniques limitées et des possibilités financières (les revenus de la facturation de l’électricité par exemple) réduites. Une mise en commun des opérations de maintenance sur l’ensemble des infrastructures énergétiques “pilotes” d’une même région géographique pourrait, par exemple, être étudiée.
Si la thématique de l’adaptation est de plus en plus considérée, un manque d’instruments, de bonnes pratiques et d’outils permettant notamment d’assurer la durabilité des infrastructures sont à noter. Les quelques recommandations suivantes sont donc proposées :
- Instaurer une étude de climato-compatibilité systématique avant tout lancement de projet, afin d’assurer la prise en compte des enjeux liés aux risques climatiques et à l’adaptation des populations aux changements climatiques (faisabilité des projets et leur viabilité dans le temps). Cette étude de climato-compatibilité pourrait être couplée à une estimation des émissions carbone des projets, pour une meilleure considération du problème (cf. thème 2 – Mesurer l’impact carbone des projets liés à l’énergie).
- Financer/favoriser la réhabilitation des infrastructures existantes à l’arrêt.
- Sensibiliser les porteurs et porteuses de projets à la problématique de l’adaptation aux changements climatiques.
Autres recommandations tirées du livre blanc de L’Agence de la transition écologique (ADEME), et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) sur l’accès à l’énergie :
- Rendre compatibles les règles des organismes bailleurs de fonds avec les mécanismes de provision pour la maintenance, comme par exemple, tenir compte des dépenses de maintenance réalisées plusieurs années après la mise en service des installations dans les business plans présentés aux organismes bailleurs de fonds institutionnels.
- Favoriser, au travers du cadre réglementaire, fiscal ou dans les termes des appels d’offres, l’optimisation de la chaîne d’approvisionnement et l’obligation pour les organismes distributeurs de constituer un stock de pièces de rechanges et d’être en capacité de réparer.