Aide publique au développement : pour une trajectoire financière crédible dans la future loi !
Paris, le mercredi 10 avril 2019 – L’OCDE vient de publier les chiffres de l’aide publique au développement (APD) de la France. En 2018, elle a augmenté son APD de 4,4 %. Coordination SUD salue cette quatrième hausse consécutive, mais tenir les engagements présidentiels nécessite de se mobiliser bien plus. Elle demande à ce qu’une augmentation des crédits budgétaires soit inscrite dans la future loi d’orientation et de programmation relative à la politique de développement solidaire et de lutte contre les inégalités mondiales.
Malgré cette hausse, l’APD de la France stagne à 0,43 % de sa richesse nationale, comme pour 2017 et en deçà de la trajectoire d’augmentation prévue par le Comité interministérielle de la coopération internationale et du développement (Cicid) de février 2018. Alors même que cette trajectoire faisait déjà porter l’essentiel de la hausse attendue sur les dernières années du quinquennat, prendre du retard est un risque majeur pour la crédibilité des engagements pris. Pour Solidarité Sida, chef de file de la commission APD et financement du développement de Coordination SUD : « une hausse plus importante des crédits sera nécessaire pour que la promesse d’Emmanuel Macron d’allouer 0,55 % de la richesse nationale à l’aide publique au développement en 2022 puis 0,7 % en 2025 se réalise. »
« L’un des leviers majeurs sera une mobilisation plus importante des financements innovants et notamment de la taxe sur les transactions financières et de la taxe de solidarité sur les billets d’avion » précise Philippe Jahshan, président de Coordination SUD. Et d’ajouter « Il faut inscrire l’augmentation budgétaire dans la loi, c’est une opportunité historique pour le gouvernement afin de confirmer ses ambitions ».
Le prochain G7 est dans 5 mois. Il est présidé par la France qui a choisi de placer sa présidence sous le signe de la lutte contre les inégalités. Avec une faible augmentation de son aide publique au développement, la France pourra difficilement convaincre les autres Etats membres de prendre de nouveaux engagements.
Pour Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France, administratrice référente sur les questions d’APD à Coordination SUD, « La France, qui entend se présenter comme une championne dans la lutte contre les inégalités mondiales, doit dans cette optique également augmenter la part des dons dans son aide publique au développement et l’orienter davantage vers les pays les moins avancés pour que l’aide profite réellement à celles et ceux qui en ont le plus besoin. Et ainsi accorderait enfin les actes à la parole ! ».
Lire aussi : Repli de l’aide au développement en 2018, en particulier vers les pays qui en ont le plus besoin
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