Copenhague : face à l’immobilisme politique, l’élan citoyen ?Retours sur la quinzième Conférence des Parties à la Convention sur le changement climatique, du 7 au 19 décembre 2009, Copenhague
Impératif de développement et impératif de lutte contre le changement climatique sont plus que jamais liés. Le changement climatique accentue les inégalités en touchant de plein fouet les populations les plus pauvres. En accentuant la vulnérabilité de ces pays, il compromet chaque jour un peu plus leurs chances de se développer. C’est pourquoi, depuis 2007, Coordination SUD et le RAC-France ont décidé d’unir leurs forces pour peser davantage sur la position de la France dans le cadre des négociations internationales sur le climat. Grâce à ce travail en commun, les deux familles d’associations cherchent à affiner leur expertise et à consolider des messages communs à destination des pouvoirs publics et du gouvernement.
Les associations de solidarité ont par ailleurs un rôle clé à exercer sur le terrain en intégrant les problématiques liées au changement climatique dans leurs projets de développement. Il est vital que les négociations internationales soient rattachées à des actions concrètes sur le terrain, autant en matière de réduction des émissions que d’adaptation aux impacts du changement climatique.
Copenhague s’est soldée par un échec, avec un accord qui n’en est pas véritablement un. Mais dans le tableau plutôt sombre que l’on peut dresser de cette conférence, il faut relever la mobilisation sans précédent des ONG, aussi bien environnementales que de solidarité internationale, ainsi que des mouvements sociaux. Suite à cet échec, il faut repartir sur de nouvelles bases. La société civile, au Nord comme au Sud, doit rester plus que jamais mobilisée pour permettre, lors des prochaines Conférences des Parties, la conclusion d’engagements ambitieux et juridiquement contraignants qui permettront de placer la communauté internationale à l’abri du péril climatique. La prise en compte des enjeux de solidarité internationale est essentielle pour que ces engagements se déclinent sur le terrain de façon efficace et équitable.
La Conférence de Copenhague a montré qu’un travail intense restait à mener sur ces sujets-là. Le changement climatique n’est plus, depuis Copenhague, l’apanage d’une poignée d’experts. Une coopération accrue avec nos homologues des pays du Sud et le maintien d’une mobilisation citoyenne sont indispensables pour inciter nos chefs d’État à se montrer à l’avenir davantage responsables et solidaires quand ils négocient l’avenir de notre planète. Jean-Louis Vielajus, président de Coordination SUD et Sandrine Mathy, présidente du RAC-F