Du régime ‘post-2012’ au régime ‘post-2020’ : une route longue et sinueuse pour le climat
Ce document analyse les résultats de la Conférence de Durban du point de vue des questions de développement et de solidarité internationale. Il s’intéresse d’abord à l’ambition des pays en matière de lutte contre le changement climatique. Celle-ci peut être appréciée au regard des éléments suivants : le processus mis en place pour négocier un futur accord mondial, la nécessité de revoir à la hausse les objectifs de réduction d’émissions de l’ensemble des pays et la poursuite du Protocole de Kyoto dans le cadre d’une deuxième période.
Le document analyse ensuite le volet des négociations internationales qui concerne la mise en oeuvre des accords déjà trouvés à Cancun, en soulignant également les points qui restaient à résoudre à Durban. La deuxième partie porte sur le financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement. Après la création du Fonds vert pour le climat à Cancun, en 2010, les pays devaient adopter à Durban des dispositions permettant de l’opérationnaliser dès 2012. La COP17 y est parvenue mais en partie seulement. Plusieurs questions doivent être encore résolues pour assurer une mobilisation et une utilisation efficaces et équitables des financements du Fonds vert. Sur cette question des financements, des discussions sur des aspects plus politiques devaient avoir lieu à Durban : en particulier, il s’agissait pour les États Parties de débattre des sources de financements permettant d’alimenter le Fonds vert et d’atteindre l’engagement pris à Copenhague par les pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020.
La troisième partie analyse les résultats de Durban du point de vue de l’adaptation au changement climatique. Longtemps ignorée dans les négociations climatiques, l’adaptation a pris de l’importance, à la fois au niveau international et dans les actions des pays aux niveaux national et local. Les avancées techniques de Cancun sur l’adaptation devaient être opérationnalisées et renforcées à Durban.
La quatrième partie concerne l’agriculture, un sujet devenu phare dans les négociations internationales depuis plus de deux ans mais sans avoir été reconnu comme tel au niveau politique par une décision de la COP. L’agriculture représente au moins 14 % des émissions mondiales de GES (sans prendre en compte la déforestation). C’est un secteur essentiel pour l’adaptation des plus pauvres et des plus vulnérables aux impacts du changement climatique. Pour beaucoup, Durban était ainsi la dernière chance d’inclure officiellement l’agriculture dans le cadre de la Convention Climat.
La cinquième et dernière partie de ce document s’intéresse au mécanisme Redd+. Comme l’adaptation, c’est un des volets des négociations internationales qui avaient connu des avancées décisives à Cancun. Durban devait préciser les modalités techniques encadrant l’action sur le terrain et résoudre une question politique principale : les mécanismes et les sources de financement qui seront utilisées pour financer la lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts sur le long terme.