Pas de décision sur l’agriculture à Durban sans prise en compte des agricultures familiales du Sud !
L’agriculture, c’est la gestion des terres et de la biomasse, un secteur à la fois émetteur et capteur de gaz à effet de serre. Elle est aussi
le secteur économique le plus vulnérable aux variations du climat. Alors que les effets du changement climatique se ressentent déjà sur le terrain, la majorité des 3 milliards d’agriculteurs et des éleveurs paysans n’ont quasiment aucune marge de manœuvre pour y faire face seuls.
Dans 70% des cas, les personnes en situation d’insécurité alimentaire dans le monde sont des agriculteurs pauvres. Pourtant, ils fournissent 70% de la production alimentaire mondiale et 80% de celle des pays en développement ! 600 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir d’insécurité alimentaire d’ici 2080 sous l’effet du changement climatique, venant grossir le chiffre des 925 millions de personnes souffrant de la faim aujourd’hui.
L’agriculture est donc au cœur des enjeux de lutte contre le changement climatique. Paradoxalement, et pour de mauvaises raisons, l’agriculture a longtemps été la grande absente des négociations internationales sur le changement climatique. Mais surtout, après son entrée à l’agenda des négociations en 2009, les négociations internationales ont ignoré la spécificité et l’importance des agricultures familiales.
Le temps est venu d’une prise en compte plus responsable de l’agriculture dans la lutte contre le changement climatique. Aucune décision sur le programme de travail de l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (SBSTA) ne devra être adoptée à Durban sans une reconnaissance de la spécificité et de l’importance des agricultures familiales du Sud.