Multinationales et droits des femmes|Pour un devoir de vigilance intégrant la dimension de genreNos recommandations
Des négociations sont engagées aux Nations Unies et en Europe pour imposer aux multinationales un devoir de vigilance sur le respect des droits humains. Mais des règles mal pensées pourraient accroître les discriminations et les violences à l’encontre des femmes au lieu de les réduire ! Il faut donc intégrer une dimension de genre dans les règles encadrant l’activité les multinationales.
Pollution, accaparement de terres, exploitation des travailleurs et travailleuses, violence contre les défenseur·se·s des droits humains… les multinationales parviennent souvent à éviter toute sanction pour les violations de droits humains et les désastres environnementaux liés à leurs activités.
Les activités des entreprises, de leurs fournisseurs et sous-traitants partout dans le monde peuvent entraîner des préjudices et des discriminations nouvelles ou exacerber les inégalités existantes entre les hommes et les femmes. Et lorsqu’elles cherchent à obtenir réparation, les femmes ou les personnes non binaires se heurtent à davantage d’obstacles que les hommes, en raison des normes patriarcales.
A partir de situations concrètes, constatées sur tous les continents par notre fédération ActionAid, ce rapport décrit comment des mesures de prévention ou d’atténuation des violations de droits humains, lorsqu’elles sont mal pensées, peuvent contribuer à fragiliser les droits des femmes et favoriser de nouvelles violences à leur encontre.
Pour éviter de telles situations, des solutions existent.
Du côté des entreprises, notamment multinationales, il s’agit d’abord d’évaluer correctement les risques de violation de droits humains, en intégrant la dimension de genre dans leurs outils d’analyse, et de partager équitablement le coût des mesures de prévention ou d’atténuation des risques avec leurs fournisseurs.
Elles peuvent par exemple, mesurer si les femmes sont bien présentes à tous les niveaux hiérarchiques, prévoir des mesures de protection contre le harcèlement et les violences sexuelles, intégrer la part de travail caché des femmes dans la rémunération de leurs fournisseurs…
Du côté des Etats, il s’agit essentiellement d’encadrer les pratiques des entreprises en les contraignant à respecter les droits des femmes, mais aussi de faciliter l’accès des femmes à la justice, et de protéger en particulier les défenseuses des droits humains, qui subissent souvent davantage de violences que leurs homologues masculins.
Pourquoi et comment intégrer une dimension de genre dans les lois et règlements destinés à prévenir les violations de droits humains par les entreprises ? Découvrez dans ce rapport nos arguments assortis d’exemples concrets et de recommandations qu’il est urgent d’intégrer dans les négociations sur le devoir de vigilance des multinationales !