Synthèse de recherche|Quelle prise en compte de l’international dans les élections locales françaises ?Leçons des pratiques des techniciens et élus de collectivités territoriales
Des territoires de plus en plus internationaux
Les liens entre nos territoires, urbains ou ruraux, et l’international sont de plus en plus forts depuis les débuts de la mondialisation. Alimentation, échanges universitaires, investissements d’entreprises internationales, partenariats entre associations, échanges culturels… sur de nombreux aspects nous constatons tous les jours l’internationalisation des territoires.
Pourtant, cette thématique est peu présente dans le débat public local, ou bien essentiellement concentrée sur les aspects perçus par une partie des élus et citoyens comme « négatifs » de l’internationalisation (stigmatisation de ce qui vient d’ailleurs, etc.). De nombreux élus locaux prennent pour l’instant peu en compte cette internationalisation dans leurs choix politiques, soit qu’ils en aient une perception limitée, soit qu’ils soient peu à l’aise avec un sujet qui peut leur sembler glissant. Alors que la coopération décentralisée est souvent fragilisée, ils recherchent cependant des éclairages sur les manières de prendre en compte ce phénomène omniprésent sur les territoires.
Une recherche lancée en 2014 pour éclairer les collectivités locales et les élus locaux sur les évolutions à l’œuvre
C’est pourquoi depuis 2014, le CIEDEL et Cités-Unies France ont engagé, avec leurs partenaires, un processus de recherche sur les pratiques des collectivités territoriales et des élus locaux en lien avec l’international. Cette recherche vise à mieux comprendre les évolutions qui entourent l’intégration des problématiques liées à l’international dans les territoires.
Après avoir mis en valeur l’importance des mécanismes d’internationalisation des villes et des territoires lors d’un premier colloque multi-acteurs (« L’irrésistible internationalisation des villes et des territoires », décembre 2017), la deuxième phase de recherche s’est concentrée sur les élus locaux français : comment analysent-ils cette internationalisation ? comment la prennent-ils en compte dans la conception des politiques publiques locales du territoire ? et comment en débattent-ils entre élus, avec les acteurs de l’internationalisation (entreprises, associations,…) et avec les citoyens ?
Deux documents synthèse issus de la deuxième phase de recherche, qui mettent en valeur les possibilités de débat public sur l’internationalisation
A partir des témoignages d’élus locaux et de techniciens des collectivités territoriales, cette deuxième phase de recherche, marquée par l’organisation du colloque « Quelle prise en compte de l’international dans les élections locales françaises ? » (septembre 2019), a permis de mettre en avant les pratiques et les blocages qui freinent la prise en compte de l’internationalisation de leur territoire par les élus locaux.
A travers la publication de deux documents (une synthèse et un document complet), le CIEDEL, Cités-Unies France et leurs partenaires souhaitent contribuer à un éclairage des débats publics locaux en lien avec l’internationalisation des territoires, pour une compréhension élargie de l’internationalisation des villes et des territoires. Entre processus d’internationalisation « maitrisés » par la collectivité territoriale (internationalisation « voulue », liée à l’Action Extérieure des Collectivités Territoriales) et processus d’internationalisation plus larges (internationalisation « subie », perçue comme positive ou négative), la marge d’action des élus locaux est importante pour que leurs territoires et leurs citoyens puissent profiter au mieux de cette internationalisation en cours.